L’origine lointaine de l’école Lacordaire est double. Elle tient en premier lieu dans une idée maîtresse du Père Henri-Dominique Lacordaire (1802-1861), celle d’un enseignement catholique renouvelé. Henri Lacordaire avait souffert de la médiocrité de l’enseignement de son temps. En 1852, douze ans après avoir refondé les dominicains en France, il accueillit pour cette raison quelques prêtres qui partageaient ses vues afin de prendre en charge l’école Saint-Thomas-d’Aquin à Oullins, au confluent du Rhône et de la Saône. L’année suivante, il prit lui même la direction de l’école de Sorèze, au pied de la Montagne noire, dans le Tarn, et s’y révéla jusqu’à sa mort un pédagogue génial. Il n’y aurait jamais eu l’école Lacordaire sans le père Lacordaire ! Mais rien n’aurait bougé s’il n’y avait eu à Marseille et en Provence une bourgeoisie soucieuse d’élever ses enfants dans l’esprit voulu par lui. Dans ses rangs, on trouve Jacques-Pascal Maurel, qui avait entendu le père Lacordaire prêcher à Marseille en 1848 et en avait retiré la conviction que la fortune donne des responsabilités aux chrétiens qui en sont dotés.  C’est pour cette raison qu’il envoya ses fils se former à Oullins.

Le terrain était donc propice pour que puisse s’implanter à Marseille une école dominicaine mais il fallu attendre le XXè siècle pour cela. La Grande Guerre n’était pas encore terminée quand l’école ouvrit ses portes le 24 octobre 1918. Le premier supérieur fut le Père Auguste Maurel, un des fils de Jacques-Pascal Maurel. Lacordaire lui doit non seulement sa fondation mais aussi une des ses caractéristiques essentielles : l’école à la campagne !